dimanche 31 mai 2009

Webzine numero 3 pour les Songes!

Un peu de retard sur l’info. Mais, est-il jamais trop tard pour faire de la pub à un Zine qui le mérite bien.


Au programme :

- Step by step : un article de Moon
- Au loin : un poème d’Azarian
- Reflet : une nouvelle de Sylvain Richard
- A propos de Reflet : un article de Sylvain Richard
- La guérison : un poème de Jayani
- Destins parallèles : une nouvelle de Jormugaund
- D’une réflexion sur les apparences trompeuses : un article de Jayani
- Mutisme et surdité : un poème de Kolaru
- Apocalypse : un article de Jayani
- Killing season : une nouvelle de Napalm Dave
- Le PANPP, EPPM : un article de Don Lo
- Briser : Un poème d’Azarian
- Le chant des Erinyes : une nouvelle de Hors Zone
- Le chasseur : un article de Aytan
- Déclaration : un poème de Jayani


Bonne lecture !



mercredi 20 mai 2009

Dessine-moi un Y*


Ta peau pale et satinée se reflète sur le fil du rasoir
Ta bouche ouverte figée dans un cri de désespoir
La lame s’enfonce et tranche les chairs
Et coule ton sang noir sur ta peau claire

La pièce froide comme la mort
Ne sera pas d’un grand confort
Tandis que toi paralysée
Je violente ton intimité

Sous tes yeux ronds éberlués
J’ai pris le temps de besogné
Tressautements et gargouillis
N’ont eut raison mon appétit

Nue sur ma table, tu vas parler
Et révéler tous tes secrets
Car tout cadavre que tu es
Ni le premier, ni le dernier
Qu’on m’ait donné à disséquer



* : l'incision en Y : celle-ci consiste en une incision
qui comme son nom l'indique, part de deux branches espacées sur le
torse pour finir en une seule à l'approche du pubis.

lundi 4 mai 2009

Chagrin d’école de Daniel Pennac


J’essaye de m’imaginer devant l’auteur à une séance d’autographe. J’arriverais probablement sans un mot en tête et lâcherais une platitude : « J’ai beaucoup aimé votre roman ». Je décrocherais peut-être un sourire, il prendrait l’initiative de la conversation avec deux, trois questions. Je repartirais avec une signature ornée d’un des petits dessins qu’il affectionne, avec le sentiment d’avoir manqué l’occasion de dévoiler toute mon admiration.

Et pourtant, je n’avais jamais lu Pennac avant. Je n’ai même pas acheté « Chagrin d’école », chipé sur la table de chevet de celle qui partage ma vie. Le dos de la couverture a attiré mon œil : « Tiens un bulletin de notes », « des notes désastreuses qui plus est ». Quel humour, quelle humilité !

Alors cet auteur brillant ce serait, tout comme moi, un ancien « Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? ». Et oui, et à la lecture même pire que moi, un vrai cancre ! Quel espoir !

Je me laisse emporter par l’analyse de l’auteur de notre système éducatif, de nos médias, de notre société. L’argumentation résonne avec la justesse de la sagesse. Enfin ! Enfin de l’optimisme, du réalisme sans baisser les bras. Ce sentiment de bienveillance : « son Oncle Jule » nous dit Pennac. On sort du très actuel « travailler plus pour gagner plus » (consommer plus) pour entrer dans le « tout le monde peut et doit avoir accès à la culture » (le futur, l’espoir d’une nation). De la dimension matérielle vers la "spirituelle", intellectuelle c'est selon.

Vous l’aurez compris j’ai été conquis par cet auteur et sa double personnalité cancre et professeur. On partage les inquiétudes du cancre, on apprécie les solutions du professeur ou plutôt des professeurs ceux qui ont participé à faire de l’auteur ce qu’il est, et ceux qu’il a croisés dans sa carrière poussant son admiration.

Il a même presque convaincu mon cancre d’aller vaincre ma vieille ennemie Orthographe, qui mène pour l’instant bien plus d’une vingtaine d’années à zéro.