dimanche 5 septembre 2010

Des mensonges à lire !

Alors que je commence seulement à prendre compte de la valeur des étés qui passent, alors que je commençais à doucement me lasser de fantasy, voila qu’une collègue fait glisser un pavé sur mon bureau. Scott Lynch. Mmmmh. Les mensonges de Locke Lamora paru en 2006. Moue dubitative. Je me demande si j’ai réellement été convainquant niveau enthousiasme devant ce Lynch pour moi parfait inconnu. Et pourtant, tous mes étés passés auraient dû m’apprendre à me garder des jugements hâtifs. J’embarque le pavé et le fait passé en première position devant Bordage, Brussolo, Gibson non pas que je sois persuadé que c’est une tuerie juste parce que je n’aime pas squatter les bouquins des autres trop longtemps. Première page de lecture et là je rigole encore une foutue histoire de môme miséreux qui va certainement devenir un cador : le cliché. Mais bon j’ai promis de lire le bouquin alors je continu. Le style ne m’emballe pas frôlant trop avec du vocabulaire contemporain pour de la fantasy. Oui mais,…Oui mais le background se dévoile sur un monde qui ne manque pas d’imagination : alchimie, déités, pègres, noblesse... Le héros voleur et piètre bagarreur dont le véritable atout est sa matière grise devient vite attachant.

Et tout doucement l’auteur tisse la toile de l’intrigue autour du lecteur. Il sort la double accroche du récit entrecoupé de la vie du héros enfant et adulte aussi addictif l’un que l’autre. À mi-chemin du livre il est trop tard pour le lecteur : capturé ou plutôt captivé !

A lire !

Info supplémentaire sur le dos de la couverture que je consens tout juste à lire en écrivant ces lignes l’œuvre devrait être adaptée au cinéma par la Warner

jeudi 26 août 2010

AT 20 - Songes du crépuscule : Tombe la pluie


AT 20 - Tombe la pluie...

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s'écœure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !

Il pleure dans mon cœur
Paul Verlaine



Consignes :
Le forum des Songes du Crépuscule vous propose son nouvel AT : Tombe la pluie...
La pluie devra donc être un élément essentiel de votre nouvelle. Le poème suggéré n'est qu'un support pour illustrer le thème. Il ne s'agit en aucun cas d'une obligation à suivre ou à intégrer à votre texte : vous êtes libre du genre (SFFF), de votre manière d'interpréter le thème.
Taille maximale : 20 000 signes (tolérance 5%)
Date limite : 30 octobre 2010, à Minuit
Genre : SFFF
Format : Nouvelle
Adresse où envoyer vos tapuscrits : brevesducrepuscule@free.fr

Rappels :
- Votre nom ne doit pas figurer dans votre fichier. Il est à mettre dans le mail que vous envoyez.
- Indiquez le nombre de signes en bas de votre dernière page.
- Numérotez vos pages.
- Votre nouvelle doit être inédite, jamais publiée dans un webzine, fanzine.
- Un jury, composé de membres du forum, désignera la nouvelle gagnante.
Celle-ci sera alors mise en ligne dans le prochain webzine des Songes :
Les Brèves du Crépuscule.

Plus d'informations sur le forum :
http://songes-du-crepuscule.naturalforum.net/forum.htm
Vous pouvez télécharger les précédents numéros sur le site des Songes : A la croisée des Crépuscules...
http://brevesducrepuscule.free.fr/webzine.php

dimanche 18 juillet 2010

Djeeb comme le bon vin ?




Suite de Djeeb le Chanceur, voici Djeeb l’Encourseur qui peut tout à fait se lire indépendamment du premier. Très pragmatiquement le livre, se lit en deux voyages TGV Paris-Angers, est paru chez Mnémos, je l’ai payé 21 euros à la Fnac, il commence à s’abimer dans les coins, mais je ne regrette rien. Non seulement parce qu’il dispose d’une couverture superbe de Aurelien Police, non seulement car il s’agit d’un auteur « débutant », mais tout simplement, car le livre a rempli à merveille son contrat me divertir.

J’ai déjà dit ici tout « le mal » que je pensais de Djeeb le Chanceur. Et l’on retrouve dans ce second tome la plume agréable et originale dans le style de Laurent Guidon. Dès le premier paragraphe, nous voilà transportés dans une « aurore blêmissante » de Port Rubia. Comme pour le premier tome, l’auteur choisit une immersion immédiate avec le héros : Djeeb, qu’une fois de plus le gout des femmes semble avoir mis dans une position délicate.

Pourquoi comme le bon vin ? Le principal point faible (avis très personnel) du Chanceur était, sporadiquement, le manque de crédibilité dans les réactions des personnages. Cette fois dans l’Encourseur les réactions des protagonistes peuvent paraître surprenantes, déstabilisantes, mais jamais invraisemblables. Car tout comme Djeeb on se retrouve face à des peuplades inconnues aux mœurs déroutantes. Tout comme lui on hésite à condamner, ou à juger trop vite. On mesure ce que peut avoir de désastreux l’intrusion en aveugle dans une civilisation. Et bizarrement ou pas ceci m’a évoqué des thèmes très contemporains.

Sur le plan imaginaire, là aussi, l’Encourseur me parait plus foisonnant que le premier opus entre le matriarcat de Port Rubia, la cité troglodyte des hommes-jungle et surtout l’intervention du « brillant », venant des confins, un personnage dont je ne dévoilerai rien pour ne pas « spoiler ».

Au final, Djeeb l’Encourseur est un excellent cru 2010 très gouleyant, fort en bouche et à l’ivresse légère.


jeudi 8 juillet 2010

Ondes électriques


Comme des vibrations électriques
Comme un chat mécanique
Des frondaisons elliptiques
Des canons d’oraisons

Et au fond le temps s’efface
Comme le dindon de la farce
Et que brulent les goulots du désir
Et que file la chair aux plaisirs

Et quand vient le temps des remords
Quand vient la longue traine des morts
Je sors sous la voute au dehors
Comme un sinistre Horla

Vient donc ici bas
Toi qui ne ressens que froid
Vient donc te réchauffer
A la flamme des vivants

Qui brule leur pied sur la terre
Chauffer aux flammes de l’enfer
Echaudés de milles maux
Oublieux de leur seule peau

Et que vienne le temps des vents violents
Que déferle-les korrigans
Au fond tous le monde s’en pend
Le monde s’en fou et puis c’est tout
Le monde s’en cogne même de ta pomme

S’adonner à adonis
Délices et vices
Vitriole et farandole
Défis divin
Du futur défunt

lundi 14 juin 2010

dimanche 18 avril 2010

Collectif Hydrae - Les Celtes dans l'Espace

Voici un appel à texte qui ne manque pas de panach !
A vous de juger mais surtout de participer !

Dans le cadre d'un numéro numérique exceptionnel des Téphramanciens, le Collectif Hydrae invite les auteurs de la sphère SFFF à écrire sur le thème des Celtes des l'espace !

Un saut dans le futur pour un peuple de légendes ! Comment s'envolent-ils, pourquoi partent-ils ? Qu'emportent-ils avec eux ? Que deviennent leurs divinités et leurs traditions ? Comment s'adaptent leurs vies, leurs rites là-haut ?

Mais... pourquoi dans le futur après tout ? Et si, il y a plusieurs siècles, en arrivant sur place, les Romains n'avaient croisé en vérité que des retardataires ?

Sous votre plume, que deviendront Stonehenge et Cernunnos par exemple, que deviendront les Celtes dans l'espace ?


Votre texte devra être assimilable à une nouvelle (pas nécessairement à chute). Le signage sera compris entre 3 000 et 50 000 signes.
La publication se fera sous la forme d'un ou plusieurs webzines, selon le nombre et la qualité de textes reçus.

La soumission d'images est également possible.

Les textes et images restent la propriété de leurs auteurs.

Les fichiers sont à envoyer à : leshydres@gmail.com avant le premier mai (Beltaine) 2011.

lundi 22 mars 2010

Le Webzine numero 4 des Songes !



Un peu de fatigue et beaucoup d'exaltation, l'équipe des Songes du Crépuscule livre son quatrième poussin : 4 nouvelles issues des appels à texte 2009, des illustrations (superbes), des poèmes, une interview (Don Lo), des articles...

Ce zine est sans aucun doute le plus aboutit de l'équipe, car enrichi des expériences précédentes. Un petit regard en coulisse ?

Après maintes tergiversations et avoir demandé aux dessinateurs des œuvres en format portrait nous avons décidé de finalement le faire format paysage pour une lecture plus agréable. De quoi s’arracher les cheveux pour Luka qui s’est malgré tout brillamment acquitté de la maquette. Mais son calvaire ne s’arrêtait pas là, puisque vint la minutieuse relecture de Siel avec des phrases comme : « p29 : colonne de droite : deux lignes semblent beaucoup plus serrées sur le dernier paragraphe : pas très beau à l'œil », moi-même j’avoue mettre adonné à la torture de Luka, exemple : « t’es liens hypertextes sont tous pourris sous foxit t’as une soluce ? ». On a même fait appel à un sympathique et généreux de temps beta lecteur extérieur : Khellendros pour chasser la coquille.

Puis un jour il faut dire stop et livrer le bébé aux foudres des lecteurs.

Toute l’équipe des Songes espère qu’il vous plaira.

Bonne lecture

http://brevesducrepuscule.free.fr/pdf/breves_du_crepuscule_4_sd.pdf

Pour en discuter :

http://songes-du-crepuscule.naturalforum.net/le-webzine-des-songes-les-breves-du-crepuscule-f21/parution-du-quatrieme-webzine-t2081.htm

jeudi 4 mars 2010

La vie éternelle - Jack Vance



Titre original : To live forever

Quand on commence un Jack Vance on est presque certain de faire le plein d’imaginaire. La vie éternelle ne déroge pas à la règle. Le livre décrit une société en surpopulation du fait des progrès de la science. Une science si avancée qu’elle permet d’obtenir la vie éternelle. Pour réguler le nombre d’individus, un système de classement a été mis en place. Pour résumé plus vous aidez la société plus vous augmentez vos points dans le classement et plus vous pouvez prétendre à vivre longtemps, jusqu’au stade ultime d’amarante[1]. Mais lorsque votre temps est venu et que vous n’avez pas atteins le dernier stade les assassins viennent frapper à votre porte.

L’idée du livre (1956 !) est brillante et exploitée au maximum par l’auteur qui décrit une société et ses travers en détail par le biais d’un protagoniste arriviste et sans scrupule. Le stress exacerbé par les motivations carriéristes des personnages rencontrés et les déviances qui en découlent dépeint n’est pas sans rappeler notre propre monde.

Sur le plan de la cohérence on se pose rapidement la question : pourquoi cette société extrêmement avancée techniquement et capable de voyage spatial longue distance ne choisit telle pas cette solution pour résoudre son problème de population ? Cela s’explique par la pusillanimité générale, la phobie de la mort, et donc du danger.

D’autre part, Jack Vance n’insiste pas trop sur les détails technologiques ce qui évite au livre d’avoir pris un trop gros coup de vieux (si ce n’est les microfilms qui décidément ne sont plus vraiment High-tech).

Bref j’ai dévoré cette petite perle d’imagination.


[1] Pas exactement un immortel, mais une personne ayant plusieurs substituts avec lesquelles elle est en résonnance. Lorsque l’amarante finit par mourir, un substitut ayant exactement les mêmes souvenirs prend sa place.

jeudi 4 février 2010

Changer


Tout pourrait être tellement simple
Sain et honnête, pour changer
Tellement clair sans toutes ces feintes
Qui nous oblige à nous leurrer

Il faudrait pouvoir d’abord
Dans le miroir, s’endurer
Accepter ensuite son sort
Laisser le temps nous aider

Il faudrait pouvoir cesser :
D’opposer nos volontés
Au conformisme de nature
D’apposer nos signatures

Il faudrait juste nous laisser guider
Suivre les murmures venant du cœur
Résister aux peurs qui nous emmurent
Simplement avoir confiance, s’aimer

mercredi 20 janvier 2010

La Horde du Contrevent de Alain Damasio



Grand prix de l’imaginaire 2006, La Horde du Contrevent a été plutôt bien reçu par la critique et naturellement j’en attendais beaucoup. Les premières pages m’ont laissé dubitatif. Certes le vent n’est pas mon élément préféré (tendance à m’énerver), mais surtout l’auteur nous balance : son style, ses personnages, son monde et il faut prendre le train en marche. Peut-être est-ce en quelque sorte une identification aux personnages justement : un groupe (la Horde) ou chacun à sa fonction en rapport avec leur quête, marcher à contre vent jusqu'à l’extrême amont. Le monde étant une terre plate ou le vent omniprésent définit un aval et un amont.

Un début qui nécessite donc une familiarisation avec les personnages, leur langage (notamment le vocabulaire en rapport au vent) et le « background » de l’histoire assez flou. Pourtant une fois chose faite l’auteur nous dévoile soudain tout son talent : psychologie et interactions des personnages, exploitation complète de l’idée de départ dévoilant une imagination fertile, jeux d’écriture en milieu de roman, et toujours une histoire principale qui se révèle. Des questions naissent au fil de la lecture (se fut le cas pour moi du moins) : doit-on aller au bout de ses défis peu importe le prix ? Pousser son corps et son esprit dans ses limites, découvrir les vérités cachées. Ou bien doit-on prendre simplement le temps de vivre ? Peu importe, les quêtes, le bonheur de fonder une famille, d’avoir des amis est irremplaçable.

Au final ce livre à forcé mon admiration : imposant par le travail qu’il représente t’en stylistique qu’imaginaire.