lundi 16 avril 2012

Le grand livre de Mars - Leigh Brackett



Récemment, je me suis retrouvé dans une impasse littéraire : lassé de la fantasy et du fantastique, seule la SF m’attirait encore un peu dans le genre imaginaire. Asimov et Scott Card m’avaient fasciné. Vance et Moorcock, Farmer m’avaient transporté. Gibson et Dan Simmons m’avaient un peu refroidi (sans doute leur style d’écriture ou leurs atmosphères). Bref, je cherchais désespérément une perle de SF.  
Finalement, Mr Moorcock (qu’il ne vienne pas se plaindre si je l’écorche on n’a pas idée de mettre autant de « o » dans un nom) m’a convaincu avec une préface bien sentit pour « Le grand livre de Mars I » (l’épée de Rhiannon, et le secret de Sinharat)  de Leigh Brackett. Préface qui m’a appris combien Brackett était une personne influente pour Moorcock donc, mais pour Bradbury aussi et encore : H. Ellison, P. J. Farmer, M. Z. Bradley, A. Norton, G. Wolfe, T. Lee et K. E. Wagner.
Grande scénariste hollywoodienne, j’ai découvert qu’elle avait notamment participé à la création de l’empire contre-attaque.  C’était décidé, j’achetais ! Ca plus un certain R.C. Wilson mais c’est une autre histoire.
Et en guise de SF j’en ai eu pour mes frais, science fantasy serait souvent plus juste, mais diable je ne regrette rien ! Quels personnages ! Quel dépaysement ! Et surtout quelle adresse pour créer une œuvre qui 60 ans plus tard (The Sword of Rhiannon : 1953 – first published as Sea-Kings of Mars : 1949) n’a pas pris une ride.
J’enfonce peut-être des portes ouvertes pour les plus vieux d’entre vous, mais : un indispensable ! 

lundi 2 avril 2012


J’ai lu Bordage, vu la couverture, pas lu le quatrième de couverture et je n’ai pas compris tout de suite que je m’embarquais pour une trilogie, mais j’ai acheté.
A la lecture, surprise : un roman imaginaire historique.  

Pour tout dire, j’ai presque été déçu, je ne m’attendais pas à me prendre la Révolution française en pleine tête. Bon, 1792, dans le titre : évidemment, il y avait de quoi sans douter. 
Mais pour le coup, c’est vraiment en pleine tête. Je m'explique. Si vous avez un coup de Bluz, ce n’est certainement pas le livre que je recommanderai. Les personnages sont crus, voire cruels. Au fil des pages on navigue dans la crasse, la misère, le sang et la peur. En fait, j’ai rarement lu de récit aussi violent et parfois à la limite du soutenable. Car on garde forcement à l’esprit que malgré une trame « imaginaire » le fond n’est que réalité historique. 
Alors ? …Pourquoi vous faire du mal me direz-vous ?
Bizarrement, voilà un livre de genre imaginaire terriblement réaliste, nous dépeignant la Révolution française dans toute sa terreur. C’est en fait dans ce contraste que réside le talent de l’auteur. L’imaginaire se mêle à l’historique de façon naturelle. Il garde son lecteur étroitement dans sa griffe. Les personnages ne sont pas toujours attachants, mais toujours envoutants. On passe de l’un à l’autre voyageant dans une France chaotique, mais avec une intrigue qui se croise et se décroise et qu’on sent se rejoindre habilement.  
Au final, ce livre parle d’humanité de façon brute, sans ambages, et nous laisse un peu retournés. Certainement pas une trilogie que j’oublierai de si tôt.
Enfin petit détail, mais qui a compté dans la balance pour moi : si vous êtes de l’ouest de la France l’auteur vous transporte de village en village et notamment dans les pays de la Loire, de façon tout à fait passionnante.